e Grand Prix de Montréal est réputé pour offrir chaque année son lot de surprise et de peine, crash plus ou moins graves, hiérarchie chamboulée, disqualifications régulière, mais ce dimanche, c'est l'impensable qui s'est produit. Un incident unique, due à deux facteurs : la règlementation de plus en plus déroutant, imposée par la FIA, et le stress des passages aux stands.
Lors d'une course, un pilote n'est pas amputé de tout stress, mais il conduit, ce concentrant sur son pilotage, oubliant généralement toute stratégie, ne pensant qu'à prendre l'avantage sur le pilote le précédent. Mais depuis l'obligation de recharger en carburant les monoplaces, les pilotes, assistés de leurs ingénieurs, sont tenus de prendre en compte un évènement supplémentaire, le ravitaillement, amenant, parfois, à modifier stratégie et objectif, mais aussi imposant au pilote une tension supplémentaire par la crainte de perdre du temps lors de l'opération et de reprendre la piste derrière un concurrent. Ajoutant à cela la règlementation sur l'ouverture et la fermetures de la voie des stands lors de la sorti d'un Safety Car et vous obtenez l'impensable, l'accrochage de plusieurs pilotes hors de la piste.
Lors de la rentré aux stands, Hamilton, plonge le premier vers ses mécano, suivi par Kubica et Raikkonen. Le britannique, sur une stratégie agressive n'a plus beaucoup d'essence et doit refaire pratiquement le plein, alors que Kubica et Raikkonen, plus chargés au départ perde moins de temps à la pompe. Si Hamilton ressort le premier de son stand, Kubica et Raikkonen plus en avant se place devant cote à cote devant lui. A l'approche de la sortie, les deux pilotes ralentissent pour stopper devant le feu rouge, signalant l'interdiction d'entrée en piste. Derrière, Hamilton, régulateur de vitesse enclenché, se retrouve 3e. Stress, discutions avec son stand, modification de ses ses réglages via son volant, lorsque Lewis lève les yeux, il est trop tard. Devant, Kimi et Robert sont à l'arrêt. Sur le coté droit de la pit laine, Hamilton, tout en sautant sur les freins, le britannique tente de se jeter hors de la piste. Sans rien n'y comprendre, Kimi est alors violemment percuté à l'arrière signifiant pour lui, comme pour son bourreau l'abandon. Si Lewis Hamilton est l'unique responsable de l'incident, on peut tout de même reprocher de nombreuses choses à la fédération coté règlement, mettant de plus en plus de pression sur les pilotes, comme si ceux-ci n'en n'avaient pas suffisement...
Evidement, Kimi, sans être en colère, supporte difficilement ce nouveau zéro pointé : "Ma course a été ruinée par l'erreur de Lewis Hamilton. Bien sûr, on peut faire une erreur comme ça m'est arrivé il y a deux semaines à Monaco, mais il y a une différence entre la faire à 200 km/h et harponner une voiture qui est arrêtée au feu rouge. Je ne suis pas fâché, car cela ne sert à rien. Cela ne changera pas mon résultat".
La victoire du pilote Ferrari était pourtant possible. Parti 3e, il lui fallut près de 8 tours pour trouver son rythme. Une fois fait, Kimi tournait 5/10e plus vite qu'Hamilton et Kubica, enregistrant d'ailleurs le meilleur tour en course. Au coude à coude avec Kubica lors de la sortie des stands, Raikkonen pouvait largement s'imposer lors du retour en piste. Bref, une véritable possibilité de prendre 10 points qui s'échappent bêtement : "Je suis déçu, car j'avais de bonnes chances de gagner. Lorsque le graining a disparu, la voiture était très efficace".
Voici donc un second week-end noir pour le finlandais qui, au pied du mur, est retombé en 4e place au championnat du monde doit impérativement gagner lors des prochains Grand Prix sous peine d'être définitivement distancé : "Je n'ai marqué aucun point ces deux dernières courses et il est temps de recommencer à gagner. Le championnat est encore long, mais nous avons tout ce qu'il faut pour récupérer le terrain perdu".
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