Spa-Francorchamps est sans aucun doute le circuit de F1 le plus complet du calendrier actuel. Il combine des vitesses de pointe de 320 km/h avec des épingles que les pilotes abordent à 70 km/h, plusieurs courbes en sixième et bien entendu l’unique Eau Rouge. Si cette partie du circuit et le rapide gauche de Blanchimont ne seront plus aussi exigeants qu’ils ont pu l’être par le passé, certains virages comme notamment Pouhon, en aveugle en sixième, permettront toujours aux pilotes de faire la différence sur ce tracé belge.
A cela s’ajoute le temps plus qu’imprévisible des Ardennes qui fait que parfois le circuit peut être détrempé dans une de ses parties et tout à fait sec dans les autres...
Châssis :
Spa est un test très sévère pour les monoplaces de Formule 1 modernes. La vitesse moyenne au tour est élevée, les charges aérodynamiques élevées et prolongées et tous les paramètres de la monoplace sont poussés à leur limite.
Le circuit propose un nombre important de virages « type aéro » (seulement 6 des 19 virages du circuit sont pris à des vitesses inférieures à 150 km/h) et cela devraient pousser généralement les équipes à utiliser des appuis aérodynamiques élevés afin de maximiser le grip dans les courbes, comme c’est le cas à Silverstone par exemple. Cependant, Spa a d’autres exigences : deux longues lignes droites à pleine charge s’avèrent être des opportunités de dépassements réelles. Cela signifie qu’une fois encore, la vitesse de pointe est un facteur critique et le niveau d’appuis doit être déterminé en fonction. En conséquence, les équipes optent généralement pour une configuration aérodynamique similaire à celle utilisée lors de la campagne nord américaine permettant d’atteindre des vitesses de pointe de l’ordre de 320 km/h avec les moteurs V8 (en comparaison aux 340km/h atteints à l’époque des moteurs V10). L’efficacité aérodynamique (appuis maximum pour une traînée minimum) sera la clé du succès une fois encore sur ce circuit.
En termes de suspensions, on opte à Spa pour un compromis relativement dur afin de garantir un bon niveau de performance aérodynamique dans les virages rapides et un changement de direction rapide dans les chicanes. Cependant, une bonne motricité sera également prépondérante en sortie de la dernière chicane et à l’épingle de La Source. Spa est le circuit le plus exigeant de la saison en ce qui concerne les pneumatiques et ce n’est donc pas une surprise si Bridgestone a opté pour les deux mélanges les plus durs de sa gamme 2007 pour cette épreuve du championnat.
Les hauteurs de caisse sont limitées par les forces subies au moment de la compression de l’Eau Rouge. Depuis le pied de la colline jusqu’à son sommet, la hauteur de caisse de la voiture peut varier de près de 25mm et si la voiture talonne trop, le pilote risque alors de perdre le contrôle. Avec les moteurs V8 et le règlement aérodynamique actuel, l’Eau Rouge s’attaque quasiment à fond, à près de 300km/h. Les pilotes perdront sans doute 10km/h dans cette section du circuit mais l’essentiel sera de garder autant de vitesse que possible pour pouvoir maintenir sa position dans la longue ligne droite qui précède les Combes.
C’est peut être en ce qui concerne les freins seulement, que le circuit de Spa ne se montre pas particulièrement exigeant. Le tracé belge compte trois freinages très importants, avant les virages 1, 5 et 18. Mais cela reste un des circuits les plus faciles pour le système de freinage compte tenu du nombre important de virages à hautes vitesses qu’il propose.
Moteur :
Avec Monza, Spa est le circuit le plus exigeant pour les nouveaux V8, qui n’ont d’ailleurs jamais couru ici en course. La séance d’essais du mois de Juillet était importante à ce niveau pour vérifier le fonctionnement général du moteur sur ce circuit.
Le cycle d’exploitation est donc particulièrement sévère avec 73% du tour à pleine charge (seul Monza est plus élevé avec 77% du tour à pleine puissance). De plus, le circuit belge comporte deux longues périodes à pleine charge de plus de 20 secondes, la plus exigeante étant celle de La Source jusqu’au Combes, qui comporte également L’Eau Rouge, soit près de 23 secondes à pleine charge. Cela expose le moteur et ses éléments accessoires à des forces G négatives et positives extrêmes au moment de la compression et de la montée. Il s’agit d’un facteur à prendre en considération dans le système d’huile afin de garantir l’alimentation du moteur.
Spa est aussi le tour le plus long du calendrier et ce circuit a une pénalité liée à la charge d’essence embarquée très élevée. Dans le format de qualifications actuel, cela signifie qu’un moteur ayant une consommation réduite s’avèrera être un avantage certain
Source Autosports