Le jugement sur l'affaire du Ferrarigate est tombé hier à Paris. Faute de preuves, la FIA n'impose aucune sanction à l'équipe anglaise. Colère de la Scuderia Ferrari
Ron Dennis, le patron de l'écurie McLaren, n'en dormait plus depuis des semaines. «Ce furent les 24 jours les plus difficiles de ma carrière», a-t-il commenté hier, en sortant de l'immeuble de la Fédération Internationale de l'Automobile (la FIA), place de la Concorde, à Paris.
C'est là que se sont réunis les membres du conseil mondial de la FIA, afin de décider si oui ou non McLaren avait bénéficié d'informations confidentielles au sujet d'une équipe concurrente (Ferrari).
Après plusieurs heures de délibération, les juges sont arrivés à la conclusion que l'équipe anglaise a bien été en possession d'informations confidentielles appartenant à l'équipe Ferrari, ce qui constitue une violation de l'article 151c du code sportif - qui sanctionne «toute conduite frauduleuse ou acte préjudiciable aux intérêts du sport automobile en général (...)»
Pourtant, les juges ont décidé de n'appliquer aucune sanction aux coupables, arguant «qu'il n'existe pas suffisamment de preuves démontrant que ces informations ont été utilisées de manière à interférer (...) avec le Championnat du Monde de Formule 1.»
"Ferrari veut se battre
La FIA précise encore que si, à l'avenir, des arguments nouveaux parviennent à démontrer une utilisation frauduleuse de ces informations, le conseil mondial se réserve le droit de convoquer à nouveau l'écurie McLaren, avec la possibilité de l'exclure non seulement du championnat 2007, mais aussi du championnat 2008.
Si Ron Dennis, hier, se montrait soulagé de l'issue de la réunion, affirmant désormais vouloir se concentrer sur «un championnat qui lui reste à gagner», la Scuderia affichait une profonde déception. «Ferrari constate que McLaren a été jugée coupable par la FIA. Il est par conséquent incompréhensible que le fait de violer l'un des principes fondamentaux du sport n'ait pas pour conséquence l'application d'une sanction. Cette décision porte un grave préjudice au sport.»
L'écurie italienne a ajouté vouloir continuer à se battre sur le plan de la justice civile, avec les deux actions intentées en Italie et en Angleterre contre Nigel Stepney et Mike Coughlan.
Mike Coughlan et le célèbre dossier de 780 pages
L'affaire débute le mardi 3 juillet dernier. Ce jour-là, suite à une plainte déposée par Ferrari auprès de la haute cour de Londres à l'encontre de Mike Coughlan, le concepteur de l'écurie McLaren, les juges britanniques perquisitionnent au domicile familial de ce dernier et découvrent un document de 780 pages qui appartient à l'écurie Ferrari, et qui porte la mention «confidentiel».
Ce document aurait été transmis fin avril à Mike Coughlan par Nigel Stepney, le responsable du développement des performances de Ferrari - un ancien chef mécanicien, que chacun savait déçu des nouvelles fonctions qui lui avaient été attribuées depuis le début de l'année. Stepney a été limogé sur le champ par Ferrari, mais clame son innocence, hurle au coup monté et annonce vouloir, en représailles, «dénoncer toutes les tricheries de Ferrari de ces cinq dernières années».
La justice anglaise poursuit actuellement son enquête, mais la FIA, en parallèle, a décidé de mener sa propre action, en convoquant hier l'écurie McLaren afin de déterminer s'il y avait violation ou non du règlement sportif.
En plus de l'affaire du document, Nigel Stepney est également accusé par Ferrari d'avoir tenté de saboter ses monoplaces au Grand Prix de Monaco, en introduisant une poudre non identifiée dans l'essence des voitures. A ce sujet, la Scuderia a déposé plainte contre son ancien employé auprès des juges de Modène, en Italie.
L'affaire ne s'est pas arrêtée là: la semaine dernière, on apprenait que Nigel Stepney avait transmis à Mike Coughlan, par e-mail, début mars, les plans du fond plat de la nouvelle Ferrari. Ce qui aurait permis à McLaren de porter réclamation contre les Ferrari F2007 lors du Grand Prix d'Australie. Et ce qui a conduit la FIA a modifié en hâte le règlement, ce qui semble avoir causé de grosses difficultés à la Scuderia. L'affaire de l'e-mail semblait ainsi plus grave que celle du document, mais le conseil mondial de la FIA, hier, n'en a pas tenu compte.
Ce furent les 24 jours les plus difficiles de ma carrière»
Ron Dennis, patron de McLaren
Celà prouve bien que la FIA n'a pas donné un avantage à ferrari comme certain en parlait mais celà démontre aussi que le trouble restera de cette histoire dont la page n'est pas encore tournée !!!!!!!
sourcesuisse