Pour Rubens Barrichello comme pour Honda, la saison 2007 était une débâcle. Néanmoins, le vétéran brésilien est convaincu que l’équipe en est sortie plus forte encore, et que les leçons ont été bien retenues.
Les gros moyens engagés part l’écurie japonaise ont été récompensés de seulement six points – tous inscrit par Jenson Button.
Pour le Brésilien, 2007 a été la première saison "blanche." « Ce fut une terrible année » reconnaissait-il. « Mais j'étais en paix avec moi-même. Je n'ai pas marqué de point en raison de petites erreurs stupides au cours de l'année. »
« C’était beaucoup plus difficile d’en marquer avec Jourdan en 1993, et à l’époque, seuls les six premiers marquaient. Nous avons tous retenus certaines leçons très difficiles, et nous savions tous que ça devait changer un peu » affirmait-il.
Avec l’arrivée de Ross Brawn à la tête de l’écurie - un homme avec qui Barrichello a travaillé en étroite collaboration chez Ferrari pendant six saisons – le Brésilien est optimiste : « J'ai toujours réussi à faire face à la pression, et je crois - je sais – que cette année va être très positive. »
La RA108 n’est pas encore une monoplace très performante, mais elle fonctionne déjà mieux que sa devancière.
Un point très positif pour Rubens !
« L’an dernier, nous avons eu le problème où tout ce qui était monté sur la voiture ne donnait pas les résultats enregistrés en soufflerie » expliquait-il. « La répartition des masses, le freinage étaient terrible. C'était comme si quelqu'un était assis sur le museau de la voiture et enlevait l’aileron lorsque vous freiniez. C'était un sentiment terrible. Heureusement, la nouvelle voiture ne possède pas cette caractéristique - c'est beaucoup mieux ! »
Avec le renfort d’un pilote d’expérience comme Alexander Wurz au poste d’essayeur, tout va dans la bonne direction d’après Barrichello : « Alex est très bon, et je suis très heureux qu'il nous ait rejoint. Si vous demandez à quelqu'un dans le paddock, c’est probablement le meilleur pilote d’essai que les autres équipes ont eu. Il a acquis son expérience chez McLaren, et Williams plus récemment. C’est pourquoi nous sommes en totale confiance lorsqu’il est dans la voiture. »
A propos du bannissement de la plupart des aides au pilotage, Barrichello est ravi : « C'est tellement agréable de conduire sans le contrôle de traction, même sur le mouillé. Certaines personnes pensent que ça va être un peu plus dangereux, mais je pense surtout que ça sera plus amusant. »
Quoi qu’il advienne, la saison 2008 marquera un cap pour le Brésilien. Il s’apprête en effet à devenir le pilote avec le plus grand nombre de départ dans l’histoire du championnat du monde – devant Riccardo Patrese.
« J’en suis très honoré » admettait Rubens, 35 ans. « D’autant plus que Patrese était l'un de mes héros d'enfance. Je suis très fier de prendre sa succession. C'est drôle, mais c'est comme au début pour moi. Si je reste trop longtemps au Brésil, j'ai tendance à commencer à sur-conduire ma voiture de tous les jours. La F1 me manque quand je m’éloigne trop. Ce sont 16 années de plaisir ! »
Autant dire qu’il ne songe pas à raccrocher de si tôt : « Je sais aussi que ma carrière approche de la fin, ce n'est certainement plus le début, mais j'aime tellement ma famille que si le pilotage ne me procurait plus de plaisir, ça fait longtemps que je serais rentré à la maison. »
« Cette année pourrait être la dernière de mon contrat avec Honda, mais je n’envisage pas d'arrêter. Je pense en avoir encore au moins pour deux ou trois ans. J’aime toujours ce sport, et aussi longtemps que je n'ai que je n'ai pas de raison de m'arrêter… je ne prendrai pas ma retraite » concluait Barrichello.
J-P.K
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